Qu'est-ce que le Karaté ?
Les origines du Karaté
Le karaté: un art martial
Le karaté est l'un des Arts Martiaux japonais dont le but est de donner au pratiquant la possibilité de vaincre, d'une manière quasi certaine, un ennemi dans un combat réel, en utilisant toutes les possibilités naturelles du corps humain (poings, mains, genoux, pieds) pour frapper sur les points vitaux de l'adversaire. Elle fut mise au point par des hommes qui n'avaient à leur disposition aucune autre arme que leur propre corps pour affronter des ennemis armés.
C'est ce que rappelle le nom même de cette technique, puisque kara signifie vide et te, la main.
Le Karaté peut donc être défini comme une sorte d'auto-défense pratiquée à mains nues. Il consiste dans l'utilisation de techniques à la fois défensives et offensives qui font appel à toutes les parties du corps, lesquelles sont exploitées de façon optimales.
Une technique de combat
Le karaté devient de plus en plus populaire, non seulement au Japon où il fait partie du programme d'éducation physique dans les écoles et les universités mais aussi en France où il a pris sa place dans les écoles primaires dans les contrats éducatifs locaux. Le karaté est l'un des plus dynamiques de tous les arts martiaux. Un Karatéka bien entraîné est capable de coordonner parfaitement son corps et son esprit, ce qui lui permet de contrôler sa puissance physique à son gré. Cependant la force physique ne fait pas obligatoirement un bon Karatéka. Au contraire, c'est plutôt sa capacité à maîtriser et coordonner son corps et son esprit qui assure un bon niveau. C'est en développant cette capacité que même une personne de petite taille peut stopper et maîtriser un agresseur.
Une autre culture physique
Le karaté est, dans son essence, un art de se vaincre soi-même. La définition peut de prime abord paraître curieuse. On a trop l'habitude de juger un adepte de karaté en fonction des callosités qui recouvrent ses poings ou proportionnellement à la déformation du tranchant de sa main, car il est bien connu que l'un de ses plaisirs favoris consiste à briser des planches de son poing nu ou à pulvériser tuiles et briques. Ces tests de casse existent, certes, et sont une preuve de la puissance des coups du karatéka, mais, en réalité, il y a fort heureusement d'autres aspects bien plus intéressants.
Le karaté est un moyen plaisant pour conserver la santé ou développer la forme physique. Nombreux sont les pratiquants qui n'ont pas d'autres ambitions. C'est une autre culture physique très complète, faisant travailler harmonieusement tous les muscles, développant la souplesse comme la résistance, redressant la colonne vertébrale mise à rude épreuve par le travail quotidien. Un tel karaté peut facilement être pratiqué par les enfants, les femmes et les personnes âgées.
Les apports du karaté
Le karaté possède nombre d'apports distincts :
- Le travail psychomoteur des membres (les techniques pieds-poings perfectionnent l'indépendance entre membres supérieurs et inférieurs, avec recherche de l'équilibre en appui sur un pied
- Apprendre la latéralité des mouvements (l'entraînement nécessite précision, coordination, indépendance gestuelle entre la gauche et la droite)
- Acquérir de nouveaux réflexes (les nombreuses mises en situation permettent de développer le sens de l'anticipation) et une coordination plus fine, autant d'éléments d'équilibre et de confiance en soi
En bref, le karaté est un sport complet, un art martial noble, qui à notre époque est l'un des rares moyens de favoriser un équilibre intérieur et physique harmonieux
Les origines du style Wado-Ryu
Le wado-ryu est le 2ème grand style de karaté pratiqué derrière le style Shotokan. Il est considéré comme étant le tout premier style de karaté spécifiquement japonais, par opposition aux styles d’Okinawa.
La spécificité du Wado-Ryu se caractérise par l'utilisation d'esquives, ainsi que par sa vitesse d'exécution.
Ryu signifiant l'école ou encore le style, Wa l’harmonie, la Paix et Do, la Voie, on pourrait donc traduire notre style Wado-Ryu comme étant celui de l'école de la voie de la paix.
Le Wado-Ryu a été fondé par Maître Hironori OTSUKA au début du 20ème siècle. C'est une forme de karaté alliant souplesse, vitesse de réaction, ainsi qu'anticipation.
Les principes du Wado-Ryu sont représentés par la colombe, symbole de la paix, et par un kanji Wa qui signifie paix (ce kanji a remplacé le poing d’origine, symbole de la force).
Le but recherché dans le Wado-Ryu est la maîtrise du cœur et des sentiments, dans l'esprit du Wado-Ryu, il est très important de pratiquer avec le Shin(cœur, esprit), le Gi (la technique) et le Tai (le corps).
Cette doctrine illustre parfaitement les trois principes de base du karaté Wado-Ryu que sont :
- Noru : rentrer, contrer, pénétrer
- Nagasu : aspirer, accompagner, laisser passer, enrouler
- Inasu : combinaison de noru et nagasu résumé par action dans l'esquive", bloquer et contrer en même temps
Les coups portés sont souvent et simultanément accompagnés d'esquives. Si vous tentez de bloquer une attaque par la force, c'est le plus fort qui gagne. Dans le combat ce n'est pas forcément le plus fort qui gagne, mais le plus rusé, celui qui possède la technique, alliée à la vitesse et la force.
Dans le Wado-Ryu, outre les techniques de pieds et de poings, on retrouve des techniques de clés, de luxations, de projections, d'immobilisations principalement issues du Jutsu.
La richesse du style Wado-Ryu réside dans la diversité des défenses que l’on peut avoir sur des attaques de poing, de pieds, au sabre, à genoux (itori), ainsi que sur des attaques au couteau (tanto-tori).
Maître OTSUKA a créé 34 kihons kumités sur des attaques de poing et pieds, ainsi que 5 kumités sur des attaques au sabre. Les kihons-kumités permettent sur des attaques variées de poing et pieds, de travailler les esquives propres au style wado, ainsi que les clés et projections. Les plus connus sont les 10 premiers, que l’on peut également présenter lors des passages de grades de la FFK, sous la forme de Kata Kihon Kumité.
Les itoris sont des attaques anciennes à genoux. Au nombre de 5 et codifiés par Maître OTSUKA, leur exécution demande un mental très fort surtout après de nombreuses répétitions.
Les tanto toris, également au nombre de 5, sont des attaques au couteau que l’on enchaîne sur le principe d’un kata avec un travail important de clés et de projections.
Les katas, enchaînement de techniques codifiées simulant un combat contre un ou plusieurs adversaire, du style Wado-Ryu sont au nombre de 17 et ils permettent d’exprimer l’essence même de cette école :
- Pinan Nidan
- Pinan Shodan
- Pinan Candan
- Pinan Yodan
- Pinan Godan
- Naifantchi
- Bassai
- Kushanku
- Wanshu
- Seishan
- Tchinto
- Jion
- Rohei
- Jitte
- Nisheishi
- Kumpu
- Unsu
Toutes ces techniques sont détaillées dans les deux livres ainsi que dans les trois DVD de Patrice BELRHITI.
Le fondateur Hironori OTSUKA
Maître Hironori OTSUKA, le fondateur du style Wado-Ryu est né à Shimodate en 1892.
En écoutant les exploits de l'oncle de sa mère, un guerrier samouraï, il est incité à étudier les arts martiaux.
Il débute vers l'âge de 5 ans son entraînement au ju-jitsu sous l'enseignement de son grand-oncle, Chojirô IBASHI.
A l'âge de 13 ans, il continue sa formation au Ju-Jitsu avec maître Shinzaburo NAKAYAMA, ce qui lui donnera une connaissance étendue des techniques de saisies, luxations, contre prises et autres ainsi qu’un certain savoir en matière de percussions.
Entre 1912 et 1917, parallèlement à ses études de commerce à l’université de Waseda et à son apprentissage de la médecine traditionnelle japonaise, Hironori OTSUKA s’intéresse à plusieurs disciplines mais surtout à différentes formes de Kenpo présentes au Japon. Et ceci afin d’approfondir sa connaissance en atemi pour rendre sa façon de combattre plus complète.
Son entraînement continue jusqu'en 1921. Alors âgé de 29 ans, il est élevé au plus haut niveau de son art et reçoit le titre de Menkyo-Kaiden succédant ainsi à son Maître.
En 1922, l’okinawaien, Gichin FUNAKOSHI, le futur fondateur du style Shotokan, doit effectuer une démonstration de Karaté à Tokyo. La curiosité d’Hironori OTSUKA le pousse à s’y rendre aussitôt. Il rencontre maître FUNAKOSHI, qui donne des cours de Karaté à quelques étudiants, et est accepté comme élève.
Après quatre ans d’études, il devient instructeur assistant de ce dernier et parcourt avec lui le Japon pour promouvoir le Karaté.
En 1924, les deux hommes se rendent à la salle d’entraînement de Kendo de l’université Keio, et rencontrent Konishi Yasuhiro, qui y enseigne le Kendo et le Ju-Jitsu. Ils obtiennent de lui le droit de pratiquer dans cette salle le Ryukyu Kempo To-te Jutsu, comme FUNAKOSHI appelle alors son art.
Hironori OTSUKA, qui a abandonné son emploi dans une banque de Shimodate pour pratiquer la médecine traditionnelle, comme son père, ouvre plusieurs clubs à Tokyo dans les universités de Todai, Rikkyo et Nihon notamment.
Dès 1929 il commence à élaborer une forme de Kumite (combat libre) adaptée à la compétition, s’éloignant ainsi des méthodes d’enseignement de FUNAKOSHI.
Il estime d’ailleurs que certaines techniques des katas traditionnels ne sont pas adaptées au combat, et se met à intégrer au Karaté des éléments issus du ju-jitsu et du kendo notamment. Il se livre ainsi à des expériences avec l’aide de maîtres tels que le fondateur du Shito-ryu, maître Kenwa Mabuni, le pratiquant de Naha-Te, maître Choki MOTOBU, le fondateur du Judo, maître Jigoro KANO ou encore celui de l’Aïkido, maître Morihei UESHIBA.
La séparation d’avec FUNAKOSHI devient dès lors inévitable.
Hironori OTSUKA officialise cet état de fait en inaugurant en 1934 sa propre école, qui est d’abord enregistré sous le nom de Shin Shu Wado Ryu en 1938, puis de Wado-Ryu en 1940 lors du 44ème festival de Budo de Kyoto.
Après la Seconde Guerre Mondiale et la levée de l’interdiction de la pratique des arts martiaux au Japon, le nom Wadokai est enregistré en 1964 au sein de la Japan Karate Federation.
Les années qui suivent voient la diffusion du Wado-Ryu en Europe et aux USA notamment.
En 1972, Hironori OTSUKA reçoit un honneur encore jamais décerné à un maître de Karaté. Le Président de la Fédération Internationale des Arts Martiaux (un membre de la famille impériale), lui donne le titre de Meijin (le meilleur artiste martial en Karaté ou "grand maître").
A ce jour, seul un autre karatéka, maître Hirokazu KANAZAWA, du style Shotokan détient ce titre qu’il a reçu en 2012.
Maître Hironori OTSUKA décède en janvier 1982.